Êíèãà Àëåêñàíäðà Ïëîòòî. Le livre de Plotto
Au Service du Pavillon de Saint André
Parmi les personnes, étrangères à la Marine de l'ex-URSS, qui ont pu remarquer, après juillet 1992 (alors que l'ancien drapeau national d'avant la Révolution, tricolore aux trois bandes - blanche, bleue, rouge - surmontait déjà les édifices publics depuis octobre 1991), que le pavillon hissé sur les bâtiments de cette Marine avait changé, rares étaient certainement celles qui comprirent ce que signifiait exactement ce changement.
Déjà, depuis avant la deuxième guerre mondiale, le pavillon de la marine n'avait plus comme couleur dominante le rouge des pays communistes ; il était blanc, avec une bande bleue à la base, mais frappé de l'étoile rouge et de l'habituel groupe faucille-marteau ; ces deux symboles avaient disparu du nouveau pavillon et la bande était devenue une croix diagonale bleue qui étendait ses bras jusqu'aux coins de l'étamine blanche. Pour les jeunes générations de Russie, ce pavillon était déjà connu, sous le nom de "drapeau d'André" ; dès 1987 on pouvait en acheter dans certains magasins pour exprimer sa nostalgie de l'ancienne Russie et on le brandissait dans des manifestations de rue à coté de l'ancien drapeau tricolore. Assez curieusement, la réponse donnée quant à la signification de ces deux emblèmes était fréquemment : l'un est le drapeau national, l'autre, celui de la monarchie.
Et ceci est en partie vrai ; ce "drapeau d'André", qu'il faudrait peut-être traduire par "drapeau à la croix de Saint-André" et qui est désigné par "pavillon de Saint-André" dans le titre de l'ouvrage, matérialise la volonté d'un monarque - Pierre le Grand - de placer son oeuvre la plus chérie - la création de la Marine Russe - sous la haute protection du Saint Patron de la Russie. C'est l'un des rare drapeaux au monde qui ne soit pas le résultat d'une évolution historique, qui a été conçu, dessiné par un souverain pour un organisme qu'il venait de faire naître et qui a été porté par cet organisme - la Marine Impériale Russe - sans modifications, dans les mers et les océans les plus éloignés du globe jusqu'à la fin de l'existence de cette Marine, anéantie dans la sanguinaire tourmente bolchevique.
C'est la prise de conscience de tout ce que représente cet emblème avec son esthétique si sobre, qui animait les membres de la Marine Impériale Russe, résumant en l'amour du pavillon tous leurs sentiments - patriotiques, religieux, monarchique, de dévouement et d'abnégation, allant jusqu'à l'acceptation de périr, pourvu que ce soit "pavillon haut".
Abaza A. M.
|
De-Livron K. K.
|
Ivanov-Trinadtsatyï K. P.
|
Makarov S. O.
|
Tcherkaskiï M. B.
|
A chaque biographie est jointe une photographie (quelquefois deux) de l'officier présenté. Sachant qu'aucune sélection particulière n'a été faite et que ne figurent que des éléments qui ont pu être trouvés, il pourra être remarqué d'une manière générale le caractère racé des traits du visage, confirmant le fait que l'encadrement de la Marine était constitué par l'élite de la nation. L'étendue de la période couverte permettrait de constater une évolution dans les uniformes des officiers, ce qui n'est pas le cas. Seule une grande différence apparaît entre les tenues de cérémonies et les tenues de service ; les premières apparaissent surchargées par de nombreuses dorures et broderies et par l'étalage des multiples décorations obtenues, les russes par les états de service et les étrangères au cours des navigations ; les secondes sont au contraire très sobres, les marques distinctives des grades ne figurant que sur les pattes d'épaules, alors que dans de nombreuses marines étrangères, des galons et ornements chargent les manches et les casquettes.
En annexe principale, un glossaire réunit, en les explicitant, les principaux termes - appellations, grades, organisation, etc. - figurant dans les biographies et dont le caractère spécifique à la Russie et à la Marine Impériale peut nécessiter des éclaircissements destinés à des non-initiés. Une attention particulière a été apportée aux Ordres de l'Empire Russe dont les décorations récompensaient les états de services des officiers ; en sont données des indications historiques, des règles d'attributions et de port sur l'uniforme etc. ; des planches en couleur viennent compléter la description des insignes.
En autre annexe, sont énumérés tous les noms de bâtiments cités dans les biographies pour en donner l'origine ou simplement la traduction ; en effet tous ces noms figurent dans les textes sous la forme simplement translittérée du russe.
A propos de translittération des noms, afin d'éviter les orthographes souvent assez déroutantes données dans certaines traductions, les règles précises appliquées par le rédacteur sont exposées en préambule ; ces règles ont pour objet de garder une homogénéité absolue dans les transcriptions, d'assurer une prononciation qui se rapproche le plus possible de la prononciation russe correcte et même de permettre éventuellement une retranscription retour en russe.
Il a été choisi un classement chronologique des biographies dans l'ouvrage afin de regrouper éventuellement les participations des officiers dans des événements communs de l'histoire de la Marine Impériale. En conséquence un index avec classement alphabétique, permet de trouver facilement toute biographie désirée.
Un court commentaire précède les biographies des Grands Ducs officiers de marine, afin de donner une idée des rapports qui unissaient la Famille Impériale et la Marine de la Russie. Il est de même donnée plus loin quelques éclaircissements sur des remarques qui pourraient être faites à la lecture des biographies quant à la présence de nombreux noms étrangers, et d'appartenance à la noblesse, parmi les officiers de marine russes.